Que vous soyez vendeur ou acheteur, l’univers des ventes aux enchères peut susciter des appréhensions. Nous faisons le point sur les fondamentaux afin de vous aider à participer sereinement aux ventes.
Une authenticité garantie ?
C’est une question tout à fait pertinente dans la mesure où il ne sert à rien de miser le prix fort pour des copies sans valeur. L’astuce consiste donc à bien lire les informations reportées dans le catalogue. Les différentes mentions sont encadrées par le décret du 3 mars 1981. Elles engagent la responsabilité des opérateurs des ventes et des experts en charge de l’authentification. Néanmoins, vous devez savoir que les informations sont modifiables jusqu’au dernier moment, par écrit comme à l’oral.
Si, après la vente, vous apprenez qu’il s’agit d’un faux, vous êtes en droit de demander une annulation. On peut donc affirmer que l’authenticité des objets est garantie.
Connaître l’identité du vendeur ?
L’identité du vendeur reste anonyme. Le commissaire-priseur joue donc le rôle de mandataire pour trouver des acheteurs aux objets mis en vente. Néanmoins, la divulgation de l’identité du vendeur est possible sur accord exprès, notamment si c’est une collection de prestige qui est mise en vente. La loi prévoit également que l’identité du vendeur soit précisée si les enchères font suite à la liquidation judiciaire d’une entreprise, par exemple.
En-dehors de ces cas exceptionnels, c’est la société de vente qui représente le vendeur. D’ailleurs, les œuvres sont rarement la propriété des opérateurs de vente. Dans les situations où le commissaire-priseur (ou l’un de ses collaborateurs) et le vendeur sont une même et unique personne, alors son identité est à préciser.
Un changement d’avis est-il possible ?
Les circuits de vente traditionnels prévoient un droit de rétractation. Ce n’est pas applicable aux enchères. Dès que le mot “adjugé” est prononcé, la personne ayant réalisé la dernière enchère se trouve propriétaire de l’objet concerné. Cet acheteur est donc dans l’obligation de payer la somme qu’il a proposé. Aucune négociation n’est autorisée après cette adjudication.
Si l’acheteur ne respecte pas son engagement, l’objet peut être remis en vente. C’est ce qu l’on appelle “folle enchère”. Dans l’éventualité où la dernière enchère n’atteint pas l’offre de l’acheteur défaillant, ce dernier est redevable de la différence.
Précisons que l’objet en question n’est remis à son acquéreur qu’en contrepartie d’un paiement effectif.
Y’a-t-il des frais additionnels ?
Oui, il a des frais qui s’ajoutent à l’enchère finale et ils diffèrent d’un opérateur à un autre. C’est pour cela qu’il est primordial de bien lire les Conditions Générales de Vente et de bien écouter ce qui est annoncé oralement tout au début de la séance.
Les “frais acheteurs” ont exclus des enchères et correspond à environ 15% à 30% du montant des enchères. S’y ajoutent la TVA qui est de l’ordre de 5,5% en ce qui concerne les livres, 20% pour les frais. Les prix dégressifs sont parfois appliqués par rapport au “prix au marteau” mais ce n’est pas obligatoire.
Des frais additionnels sont à prévoir pour le gardiennage si vous ne récupérez pas immédiatement l’objet acheté aux enchères. Des frais de livraison/expédition peuvent aussi figurer sur la facture finale si les objets sont à livrer chez vous.
Y’a-t-il des abus ?
Force est de constater que l’univers des ventes aux enchères n’échappe pas aux scandales, comme tous les secteurs d’activité. Il est toutefois important de préciser que ce ne sont pas tous les commissaires-priseurs qui commettent des abus. C’est tout l’intérêt de s’informer sur la réputation d’une société de ventes avant de lui confier des objets à vendre. Les cas suivants ont été reportés par les médias ainsi que sur les forums.
Les ordres d’achat peuvent être sources d’abus. Il s’agit de mandats qui définissent la somme maximum qui vous êtes prêt à offrir pour les objets qui vous intéressent si vous ne pouvez pas assister physiquement à la vente. Certains opérateurs n’hésitent pas à faire grimper les enchères pour atteindre ce montant maximal même si l’adjudication aurait pu se faire à un prix plus bas. C’est d’ailleurs ce qui motive les acheteurs les plus avisés à rester discrets sur le réel intérêt qu’ils portent aux objets mis en vente. Ces mêmes acheteurs préfèrent se déplacer pour pouvoir renchérir eux-mêmes.
Il n’est pas rare que des objets rares et/ou de grande valeur soient vendus à des prix dérisoires. La meilleure façon de ne pas se faire prendre dans le piège est de solliciter plusieurs expertises indépendantes. Cela réduit les marges d’erreur quant au prix d’adjudication.
Certaines salles sont le théâtre d’abus. Les commissionnaires ou manutentionnaires -personnes chargées de vider les appartements des vendeurs- avaient détourné des objets de valeur. L’entreprise de manutention a été démantelée depuis cet incident qui n’est pourtant pas isolé. Il est donc vivement conseillé de dresser une liste exhaustive de tous les objets qui seront mis en vente pour éviter de se faire dépouiller. L’opérateur de ventes doit vérifier cette liste et veiller à ce que les objets qui lui sont livrés s’y conforment.
Oui, les ventes aux enchères peuvent être effrayantes. Mais grâce à nos conseils, vous saurez anticiper les risques et profiter pleinement de votre expérience à l’achat comme à la vente.
Plus d’informations directement sur le site d’une salle de vente aux enchères : hdvnice.com/
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